14.11.23
06:50

Macron dans le Pas-de-Calais, où une nouvelle montée des eaux est attendue

Le président Emmanuel Macron se rend mardi dans le Pas-de-Calais, meurtri par plusieurs jours de pluies, de crues et d'inondations dévastatrices, et dont les habitants, épuisés, se préparent à une nouvelle montée des eaux après quelques jours d'accalmie.

Le chef de l'État, attendu à 11H30, sera accompagné du ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, et de la ministre déléguée aux PME, Olivia Grégoire.

Le Pas-de-Calais, qui a déjà subi la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues record le 7 novembre et des précipitations intenses jeudi et vendredi, a été placé mardi en vigilance orange par Météo-France pour pluie-inondation et en vigilance jaune pour vent et vagues-submersion. 

Les sept rivières du département surveillées par Vigicrues sont en vigilance orange crues: la Liane, la Lys amont, la Lawe-Clarence, la Canche, la Lys plaine, la Hem et l'Aa. 

"Les pluies de ce mardi pourraient provoquer une remontée des niveaux", a prévenu le service d'information sur le risque de crues des principaux cours d'eau en France.

 

"On ne peut rien faire"

Météo-France prévoit en effet un "épisode pluvieux de courte durée" avec "des intensités assez fortes", nécessitant "une vigilance particulière compte tenu de la saturation des sols". Ces averses entraîneront "des cumuls de pluie atteignant 25 à 30 mm en quelques heures".

Face à cette situation, sur décision de la préfecture, les établissements scolaires de 279 communes du département, soit 388 établissements au total, resteront fermés mardi, après l'avoir été lundi.

Météo-France prévoit pour la semaine une alternance de journées sans pluie suivies de précipitations: averses mercredi, accalmie jusqu'à vendredi puis reprise des intempéries jusqu'à lundi.

Les crues des derniers jours ont également fait d'importants dégâts dans le département voisin du Nord, notamment sur la plaine de la Lys.

"Comment ils vont faire pour éliminer tout ça ?", s'interrogeait lundi après-midi Annie Bacrot, qui vit le long d'une rivière à Merville (Nord), et dont le jardin est entièrement sous l'eau. "C'est stressant, nous avons peur de devoir partir, nous n'avons jamais connu ça", soupirait-elle.

"L'eau monte depuis vendredi, ça ne descend pas, on attend, on ne peut rien faire", déplorait son mari, Alain Bacrot, 73 ans, qui a chaussé de grandes bottes pour sortir de sa maison.

D'après le sénateur et vice-président du conseil régional Franck Dhersin, plus de 10.000 sinistrés ont déjà été recensés. "Beaucoup d'artisans, de commerçants et de PME/PMI sont touchés", a-t-il souligné lundi.

 

Reconnaissance de catastrophe naturelle

Selon la préfecture, 1.391 évacuations ont été effectuées dans le département depuis le 6 novembre, dont encore 14 lundi, et 7.200 personnes connaissaient des restrictions d'usage de l'eau lundi soir.

Une commission de reconnaissance de catastrophe naturelle pour les communes sinistrées du Nord et du Pas-de-Calais doit se tenir mardi. Dans ce dernier département, 207 communes ont déposé un dossier, selon la préfecture. 

Les présidents du département et de la région, Jean-Claude Leroy et Xavier Bertrand, en ont appelé lundi, dans une lettre à Emmanuel Macron, à "la solidarité nationale" pour venir en aide aux sinistrés.

Le bilan depuis le début de l'épisode reste de quatre blessés légers. Une sexagénaire est par ailleurs décédée à Bailleul (Nord) au volant de sa voiture retrouvée samedi dans un fossé inondé, sans que le parquet de Dunkerque ne puisse établir avec certitude un lien avec les intempéries.

Le trafic ferroviaire est interrompu sur deux tronçons (Boulogne-Etaples et Saint-Pol-Etaples) "jusqu'à nouvel ordre", a annoncé la SNCF sur le réseau X (ex-Twitter). Plus de 90 axes routiers restent coupés.

S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines.

 

AFP

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