Pourquoi les régions ne parviennent-elles pas à boucler leur budget ?
La Wallonie, Bruxelles et la Flandre cherchent à boucler leur budget, le fédéral devrait le présenter demain…mais que représente concrètement ce budget pour l’état et les régions ?
C’est simple : une épaisse liasse de documents votés par le Parlement et qui prévoient et prévoient les ressources (les recettes) et autorisent les charges (les dépenses) de l'État et des régions chaque année.
En clair, un gouvernement ne peut rien entamer comme action - ou presque - sans avoir un budget. Même si celui-ci ne doit pas nécessairement être à l’équilibre.
Pourquoi cela semble-t-il si difficile pour les trois régions et le fédéral de boucler leur budget ?
Pour la Flandre c’est une question dogmatique. Pas question pour certains partis de faire déraper le budget et de créer un déficit significatif. Alors que pour d’autres la situation exceptionnelle peut justifier un dérapage.
Et pour l’État fédéral et les wallons et les bruxellois ?
Pour eux, le COVID, la guerre en Ukraine et l’inflation ont fait exploser les déficits. Chaque année, l’on dépense plus que les recettes. Et donc la dette augmente.
Et cette dette ne peut pas augmenter sans conséquences.
Quelles sont les conséquences d’un tel surendettement ?
C’est comme pour un ménage. Vous pouvez vous endetter en fonction de vos revenus, c-à-d de votre capacité de rembourser.
Si votre endettement augmente, mais pas vos revenus, le prêteur peut douter de votre capacité de remboursement. Le risque augmente. Si le risque augmente les taux d’intérêt augmentent également.
Et on les finance sur le budget, donc sur les politiques en faveur des citoyens, c-à-d des gens qui nous regardent.
Raison pour laquelle la Région Wallonne tente de diminuer ses dépenses en rabotant linéairement celles-ci, c’est ce qu’on appelle le rabot ou en supprimant des activités.
Quels sont les objectifs d’économie ?
150 millions chaque année … c’est un effort gigantesque.
Est-ce que des régions ou un état peuvent faire faillite ?
Non. Mais ils peuvent faire « défaut ». La dette est constituée de centaines, voire de milliers d’obligations. Celles-ci viennent régulièrement à échéance et il faut les rembourser et les renouveler. Si ce remboursement est temporairement impossible ou si personne ne veut prêter, le pays ou la région va faire défaut et personne ne voudra plus lui prêter.
Quels sont les risques auxquels sont confrontés la Belgique et les régions wallonnes et bruxelloises ?
Clairement une augmentation du taux d’intérêt. Plus que probablement à cause d’une agence de notation qui pourrait dégrader la note des deux régions. L’État fédéral gardant des notes stables.