Tour d'Espagne: Evenepoel touche au but
Remco Evenepoel y est presque: le jeune Belge a résisté aux offensives de ses concurrents lors de la vingtième et avant-dernière étape du Tour d'Espagne samedi entre Moralzarzal et le col de Navacerrada, remportée en solitaire par le grimpeur Richard Carapaz.
Le grimpeur de la formation Ineos a dompté avec panache la dernière étape de montagne de la boucle espagnole, au nord de Madrid, avec cinq cols à gravir à 1800 mètres d'altitude, en franchissant la ligne avec huit secondes d'avances sur Thymen Arensman (DSM) et treize secondes sur Juan Ayuso (UAE).
"Je suis très ému. Tout le monde savait que c'était une étape extrêmement relevée. J'ai couru dans mon style avec intelligence. Je savais que je pouvais attaquer dans le final. Après tous les jours qui sont passés, je montre à quelle classe de couleur je fais partie", a expliqué Carapaz après la course.
Carapaz, destitué de son rôle de leader de la formation britannique après avoir concédé près de 20 minutes au général à l'issue de la première semaine, est parti en solitaire à huit kilomètres de l'arrivée et a résisté au retour du groupe des favoris dans le final.
A 29 ans, le champion olympique rafle une troisième victoire sur cette édition 2022, après ses succès sur les 12 et 14e étapes.
Présent dans l'échappée du jour, il valide définitivement par la même occasion le maillot à pois bleu de meilleur grimpeur.
L'Equatorien avait obtenu ce maillot jeudi à la suite de l’abandon de son prédécesseur Jay Vine qui a jeté l'éponge en raison d’une chute.
"Délivré"
Remco Evenepoel avait désigné cette journée comme "la plus importante de sa vie".
Paré de rouge depuis quinze étapes, le leader de la Quick-Step s'est montré intouchable tout au long de la journée face aux attaques face aux attaques d'Enric Mas notamment, son dauphin au classement général, dans les cols de la Morcuera et de Cotos (1re catégorie).
En larme à l'arrivée, le Belge de 22 ans conserve deux minutes et cinq secondes d'avances sur Enric Mas (Movistar) et cinq minutes et huit secondes sur le prodige de 19 ans Juan Ayuso (UAE) au classement général et touche au but, à la veille de l'arrivée de la boucle espagnole à Madrid.
"Je ne sais pas ce qu'il se passe dans mon corps et dans la tête en ce moment, mais c'est incroyable. Toutes les critiques que j'ai eu ces dernières années, j'en suis finalement délivré et je pouvais répondre avec mes jambes" a savouré Evenepoel.
"J'ai tellement travaillé pour arriver ici dans la meilleure forme possible et remporter ce Tour d'Espagne, c'est incroyable. C'est le premier Grand Tour que je termine, et je vais le gagner. Je suis heureux d'être le premier garçon à gagner pour la Quick-Step", a-t-il ajouté.
44 ans de disette pour la Belgique
"Il a été stressé comme tout le monde. Je l'ai vu faire la grimace pour la première fois, c'est normal. J'avais promis à ses parents que j'allais le choyer comme si c'était mon propre fils. On est fier de lui", a témoigné avec émotion le manager général de la formation belge Patrick Lefevere qui avait recruté Evenepoel à seulement 17 ans.
Après avoir raflé le championnat de Belgique du contre-la-montre, le Tour de l'Algarve, le Tour de Norvège, Liège-Bastogne-Liège et la Classique Saint-Sébastien, "c'est la meilleure année que je pouvais espérer", a-t-il résumé.
A la veille de l'arrivée de la Vuelta dimanche à Madrid, "le petit cannibale" est en passe de devenir le premier Belge à remporter un Grand Tour cycliste depuis 44 ans et le sacre de Johan de Muynck dans le Tour d'Italie en 1978.
A 19 ans et 359 jours, Ayuso de son côté, pourrait devenir le plus jeune coureur à grimper sur le podium d'un Grand Tour depuis 1904.
A la veille de l'arrivée de cette édition 2022 devant la mairie de la capitale espagnole à Cibeles, Evenepoel et Ayuso incarnent l'avenir du cyclisme mondial ... et déjà son présent.