Le mois de juillet 2022 est le plus sec en Belgique depuis 137 ans
Selon le bilan climatologique du mois de juillet dont nous avons pris connaissance, les 30 derniers jours qui viennent de s'écouler sont les plus secs depuis... 1885.
Après les précipitations exceptionnelles de l'été dernier, ce mois de juillet traverse une autre période exceptionnelle. Depuis le début du mois de juillet, il n’est tombé en Belgique que 5,2 mm d'eau. Un chiffre excessivement bas au regard des normales saisonnières (76,9 mm) et 30 fois inférieur au record de l'an dernier (166,5 mm). "On est sur les bases de la deuxième valeur la plus sèche depuis qu’il y a des relevés en région bruxelloise en 1833", commente Pascal Mormal, météorologue à l’Institut Royal Météorologique.
Selon le tableau des records, seul le mois de juillet 1921 s'est avéré presque aussi sec que l'actuel avec 5,9 mm. Il faut remonter au-delà du début du 20e siècle pour trouver un niveau de précipitation inférieur à celui mesuré ce mois-ci, avec les 2,9 mm de l'année... 1885.
Pour le météorologue, on peut même parler de tendance désormais : "A l’exception de 2021 qui a été une année de précipitation exceptionnelle, on remarque que l’on a connu trois étés consécutifs en 2018, 2019 et 2020 qui ont été extrêmement secs. Cette tendance se reproduit sur ce mois de juillet 2022. C’est assez préoccupant."
Des températures qui augmentent sans cesse
Le 18 juillet, ces thermomètres sont montés à 38.1 degrés. La 2e journée la plus chaude jamais enregistrée à Uccle.
En moyenne, ce mois de juillet ne sera pas un record, mais comme les années précédentes, les températures sont à la hausse. "On constate une hausse assez nette des températures, en particulier en juillet, poursuit Pascal Mormal. Si on compare les normales de 1961 à 1990 avec celles de 1991 à 2020, on voit une hausse de 1.6 degrés pour la température moyenne en juillet".
Une augmentation de 1.6 degrés due au réchauffement climatique et qui est loin d’être anodine. "C’est même énorme à l’échelle de la Belgique", commente le climatologue de l’ULiège, Sébastien Doutreloup. Pour lui, il faut s’attendre à ce que ce phénomène se poursuive. "Mais le réchauffement climatique va en plus tirer les extrêmes de chaleur vers le haut. Les pics de chaleur qui sont maintenant de 30 à 35 degrés vont passer à 35 à 40 degrés" Et même 45 degrés dans un futur plus ou moins lointain.
Pol Loncin
Loïc Struys