"Consensus total" des ministres des 27 pour la candidature de l'Ukraine à l'UE
Un "consensus total" a émergé pour accorder à l'Ukraine le statut de candidat à l'UE lors de discussions mardi entre les ministres des Affaires européennes des 27 réunis à Luxembourg, a déclaré le ministre français Clément Beaune, deux jours avant un sommet sur le sujet.
La "discussion a permis de montrer un large consensus, je dirais même un consensus total (...) notamment en ce qui concerne l'Ukraine, la possibilité de reconnaître le statut de candidat dans les meilleurs délais", a déclaré M. Beaune, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l'UE. "C'est un débat qui appartiendra maintenant aux chefs d'Etat et de gouvernement", a-t-il ajouté.
La Commission favorable
La Commission européenne a recommandé vendredi, à la suite de Paris, Berlin et Rome, d'accorder à l'Ukraine le statut de candidat à l'Union européenne, une promesse qualifiée de "message mensonger" par Moscou qui a coupé cette semaine en grande partie le gaz à l'Europe.
Cette accélération, à l'approche du sommet européen des 23-24 juin qui devra décider à l'unanimité et surmonter les réticences de certains pays membres, intervient au moment où l'armée ukrainienne est à la peine face à la puissance de feu russe dans la région orientale du Donbass.
"Nous savons tous que les Ukrainiens sont prêts à mourir pour leurs aspirations européennes. Nous voulons qu'ils vivent avec nous, pour le rêve européen", a déclaré à Bruxelles la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, vêtue de bleu et de jaune, les couleurs de l'Ukraine.
"La Commission recommande au Conseil, premièrement, de donner à l'Ukraine une perspective européenne et, deuxièmement, de lui accorder le statut de candidat", a-t-elle ajouté, au lendemain de la visite à Kiev des dirigeants de l'Allemagne, de la France et de l'Italie, les trois premières puissances européennes qui ont délivré le même message.
Dans sa désormais traditionnelle intervention vidéo du soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réagi en déclarant qu'il s'agissait d'un "acquis historique".
"Il nous reste d’attendre la décision du Conseil européen la semaine prochaine. L’Ukraine mérite ces nouvelles positives", a-t-il ajouté.
Vendredi, c'était au tour du Premier ministre britannique Boris Johnson - dont le pays n'est plus membre de l'UE - de revenir à Kiev, où il a annoncé un programme de formation des forces ukrainiennes.
Il s'est promené sur la place Saint-Michel avec le président Zelensky puis a visité une exposition de matériel militaire saisi à l'armée russe. Rencontrant des soldats ukrainiens, il leur a lancé "Gloire à l'Ukraine", dans leur langue, puis : "Je suis Boris Johnson, de Londres et je veux que vous sachiez que nous vous soutenons".