Jan Fabre à nouveau absent le deuxième jour de son procès
Me Tritsmans affirme que 160 (ex-)employés dressent un portrait de lui bien différent que celui fait par les parties civiles, qui l'accusent de violences, intimidations et harcèlement sexuel.
Jan Fabre regretterait son comportement "si des personnes ont été traumatisées par leur collaboration" avec lui. "Mais mon client n'est pas un criminel qui a besoin d'être enfermé", affirme-t-elle. "Nous devons nous poser la question: faut-il, pour chaque expérience négative, chercher un responsable et, a fortiori, une responsabilité pénale?"
L'avocate estime que le réquisitoire du ministère public - trois ans de prison ferme - n'est "pas sérieux".
Le procès est également trop médiatisé, selon elle. "Jan Fabre est diabolisé, déshumanisé. On le dépeint comme assoiffé de pouvoir, on dit qu'il entretient une culture du silence, mais c'est tout simplement faux. Il peut être un 'fauteur de troubles', être impulsif et instinctif et ne pas éviter pas la confrontation. Mais il est aussi généreux et donne beaucoup d'amitié et d'amour, il veut tirer le meilleur de chacun. Beaucoup le soutiennent inconditionnellement. Il est insultant de ne pas en tenir compte."
Me Tritsmans demande au tribunal de statuer sur la base de preuves et non de "déclarations subjectives", arguant que les femmes qui se présentent comme victime de l'artiste ne sont pas "des mineures sans défense" mais bien "des femmes fortes, intelligentes, qui ont choisi le théâtre radical de Jan Fabre". Pour appuyer ses propos, elle a fait diffuser dans le tribunal des vidéos des répétitions au sein de la compagnie.
A noter que, comme la semaine dernière, l'artiste était absent au tribunal ce vendredi. Vendredi passé, le ministère public avait requis trois ans de prison ferme à son encontre.