"Il n'y a pas de risque de famine en Belgique"
- La priorité est de produire, quitte à lever les barrières vertes
"La difficulté aujourd'hui, c'est essentiellement un problème de prix au niveau de l'approvisionnement en Europe. Les rayons se vident car les gens prennent peur et font des stocks par peur de pénurie". Selon elle, il y a un emballement lié aux prix de l'énergie, qui a abouti sur la production agro-carburants.
Selon elle, la crise ukrainienne a pour conséquence des ruptures d'approvisionnement sur certains produits. Mais il n'existe pas de risque de famine en Europe. "Nous sommes en surproduction et les russes ne vont plus exporter certains produits chez eux".
A propos des engrais et du blé, importés de Russie : "Beaucoup de céréales sont produites en Wallonie aussi: 30% pour de l'énergie et 46% pour l'alimentation du bétail". Elle ajoute que beaucoup de blés sont importés pour la production du pain et qu'il faudra trouver une solution en terme de blé pour notre alimentation.
Ce sont les engrais azotés qui sont produits en Ukraine et en Russie. "Maintenant on doit travailler à réduire notre dépendance, notamment en partant vers des engrais organiques mais aussi réduire notre dépendance aux énergies fossiles". En Belgique, nous n'importons que 6% de gaz de Russie.
Selon la ministre, il faudrait enlever les matières premières alimentaires de la bourse et de l'irrationnalité des spéculateurs. "Il y a une volatilité des prix alimentaires à cause de cette spéculation".
- Les sapins de Noel : 80% sapins de Noël sont réservés à l'exportation. Doit-on continuer à en produire?
"Doit-on utiliser des surfaces qui étaient priorisées pour la biodiversité à la production agricole. L'enjeu essentiel, c'est la question de l'aménagement du territoire. Aujourd'hui, on continuer à gaspiller des terres agricoles pour l'urbanisation. Nous devons préserver les terres agricoles, c'est prioritaire".
- La surproduction et le gaspillage (250kg par personnes par an en Wallonie) : comment travailler là-dessus ?
"Nous avons un plan pour lutter contre ce gaspillage, notamment avec l'Afsca et les dates de péremption des produits. Ça fait partie des choses sur lesquelles on doit travailler". De plus, elle mentionne que le plan comprendra des points sur des solutions pour l'aide alimentaire et autres panoplies d'actions.
- Les cantines durables
"200 000 repas chauds bio distribués par jour dans les cantines durables (hôpitaux, écoles, crèches, maisons de repos...). Cela inclut de recevoir une assiette saine, plus équilibrée, avec des produits locaux. Pour l'instant, on développe un label 'cantine durable' pour atteindre des objectifs très concrets. En 2030, nous voulons que 50% des cantines soient totalement durables".
- Adoption d'animaux
Adopter un animal sera mieux réglementé avec un permis de détention : "Le permis de détention, nous l'avons par défaut, mais nous pouvons en être déchu, par exemple après des faits de violences animales. Ce permis veut aussi lutter contre les achats compulsifs, sans avoir réfléchi à l'implication de cette adoption. C'est dans sa commune qu'il faudra aller chercher cette preuve de permis de détention".
- Nucléaire : 2/7 centrales vont être maintenues en activités du moins pendant 7 ans.
"Je pense qu'il y a eu une prise en considération du contexte international pour prendre cette décision. Je suis plutôt anti-nucléaire surtout à cause du stockage des déchets"