29.03.22
14:27

Une "task force" pour empêcher les pénuries de certains produits

La guerre en Ukraine cause et continuera de causer de grands problèmes à notre économie. Le secteur agroalimentaire est particulièrement menacé en raison de la pénurie de certaines matières premières, comme l'huile de tournesol. Cela peut entraîner une pénurie de certains produits populaires, comme la mayonnaise ou les frites surgelées. Afin d'éviter cela, le ministre de l'Economie & du Travail Pierre-Yves Dermagne et le ministre des Classes moyennes, des indépendants et des PME David Clarinval, ainsi que la secrétaire d'État à la Protection des consommateurs Eva De Bleeker, ont lancé la Task Force Ukraine. Il réunit les autorités fédérales, les régions et les fédérations sectorielles pour évaluer les conséquences pour le secteur agroalimentaire.   

 

Explications avec Romuald La Morté. 

 

Dominique Michel, CEO de la fédération du commerce Comeos, a de son côté tenu à nuancer: "Il n'y a pas de pénurie dans les rayons des magasins, les consommateurs peuvent encore faire leurs courses dans leurs supermarchés préférés.

 

La guerre en Ukraine entraîne une pénurie de certaines matières premières pour le secteur alimentaire belge. L'huile de tournesol, par exemple, est importée d'Ukraine pour 35 à 45 % de la consommation de l'UE. Cette huile de tournesol est à la base de nombreuses denrées alimentaires largement consommées en Belgique, comme les frites surgelées et la mayonnaise.  

Dans ce contexte, de nombreuses entreprises alimentaires recherchent assidûment des ingrédients alternatifs et adaptent leurs recettes. Ce faisant, ils prennent évidemment et prioritairement en compte la sécurité alimentaire. Mais il y a aussi d'autres choses que le secteur doit prendre en compte avec un changement aussi rapide des ingrédients, comme les obligations légales.  La législation actuelle stipule que la liste des ingrédients figurant sur les étiquettes des aliments et des boissons doit correspondre à la recette réelle. Cependant, à l’heure actuelle les stocks s'épuisent à une telle vitesse qu'il est impossible pour les entreprises alimentaires de mettre à jour cet étiquetage au même rythme. Les étiquettes sont souvent imprimées des mois à l'avance, ce qui signifie que les nouvelles étiquettes ne peuvent être produites du jour au lendemain. 

Cela signifierait que certains produits ne pourraient pas être réapprovisionnés à temps dans les rayons. Et plus particulièrement en ce qui concerne l'huile de tournesol, le problème aigu d'approvisionnement affecte également la base de notre plat national.   

 

 

Afin d'informer au mieux le consommateur et de tenir compte de la réalité du terrain pour les entreprises, FEVIA et COMEOS demandent aux autorités compétentes de faire preuve de flexibilité en matière d'étiquetage et de contrôles.  

La Secrétaire d'État à la Protection des consommateurs Eva De Bleeker veut éviter à tout prix que des produits disparaissent des rayons. Elle demandera donc à l'Inspection économique de faire preuve de la souplesse nécessaire et de se concentrer sur ce qui est vraiment crucial pour le consommateur, à savoir la présence ou l'absence d'allergènes, comme dans la moutarde par exemple. Cela permettrait de maintenir la mayonnaise, tout comme d'autres produits, dans les rayons et de protéger le consommateur de manière optimale.   

De Bleeker tient compte du fait que les problèmes d'approvisionnement pourraient durer dans le temps. Après tout, la fin de la guerre en Ukraine n'est pas encore en vue. Il se peut également que l’approvisionnement des alternatives de l'huile de tournesol se trouve sous pression. De Bleeker examinera donc ensemble avec le ministre des PME, David Clarinval, et le ministre de l'Economie, Pierre-Yves Dermagne, les possibilités afin d’éviter que ce problème ne se répète en boucle. On analysera la possibilité de décrire temporairement de manière générique la présence de graisses et huiles végétales. 

La coopération avec les ministres Clarinval et Dermagne s'inscrit dans le vaste contexte de la Taskforce Ukraine, mise en place aujourd'hui par les deux ministres et la secrétaire d'État De Bleeker. Cette taskforce doit anticiper les vastes conséquences économiques du conflit en Ukraine et élaborer des stratégies et des plans d'action concrets pour y répondre.  

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