22.03.22
10:49

Plus de 1.000 personnes réunies en hommage aux victimes du drame de Strépy

Deux jours après le drame de Strépy-Bracquegnies, le parquet de Mons a communiqué des premières informations concernant les chefs d'inculpation  qui pèsent sur le conducteur et son passager. Interrogé tard hier soir, le conducteur, Paolo F., a été inculpé d'homicide involontaire. Lui et son passager rentraient d'une boîte de nuit. "Il a déclaré avoir été surpris par le groupe de Gilles", a précisé  le substitut du procureur du Roi de Mons, Damien Verheyen. Le parquet nous a confirmé que le passager et le conducteur n'ont pas échangé de place, comme cela pu être évoqué quelques heures après le drame. Les résultats de la prise de sang du conducteur ne sont pas attendus avant 3 semaines. 

 

Vitesse "excessive" et corps dans l'habitacle

"Les images ont permis de constater que le véhicule roulait à une vitesse excessive et a freiné avant le choc. Le conducteur a reconnu une vitesse de 90 km/h, mais cette question devra être tranchée par l'expertise en roulage", une vitesse inadaptée dans la rue des Canadiens, où elle est limitée à 50km/h. "Il explique avoir poursuivi sa route sur plusieurs centaines de mètres, par l'état de choc dans lequel il se trouvait. Il a freiné, c'est ce qu'on voit sur les images de vidéosurveillance. On voit que les phares de freins du véhicule s'allument", a confirmé M. Verheyen. 

Pour l'heure, les enquêteurs attendent les analyses et expertises techniques pour mieux reconstituer les faits qui se sont produits dimanche à l'aube. "En l'état actuel, nous n'avons aucune indication qu'il y aurait eu une accélération après un coup de frein éventuel", a réagi le procureur général Ignacio de la Serna. Les deux individus étaient "en état de choc" à côté du véhicule à l'arrivée de la police. "Un des deux a passé un appel à sa mère, mais le relevé des téléphones doit encore être analysé. D'après les images de vidéosurveillance, il se passe plusieurs minutes avant qu'une réaction soit constatée". Le parquet a confirmé la présence "d'au moins" un corps dans l'habitacle du véhicule et les tests toxicologiques se sont révélés négatifs, même si des analyses sanguines restent attendues. 

À l'issue de cet  interrogatoire, Paolo F. a été inculpé  d'homicide involontaire résultant d'un accident de la route et de coups et blessures involontaires résultant d'un accident de la route. Il a été placé sous mandat d'arrêt et écroué à la prison de Tournai". "Il reconnaît la matérialité des faits qui lui sont reprochés", a précisé  Christian Henri, le procureur de Mons. "Cela ne veut pas dire qu'il est en aveu".

 

Liberté sous conditions

Le passager, Antonino F., a confirmé qu'il dormait au moment des faits, version contredite par son cousin. Il a été inculpé de non-assistance à personnes en danger. Il a été remis en liberté conditionnelle. "Il doit s'abstenir de tout contact avec Paolo F., avec les victimes ou leurs proches et avec la presse. La chambre du Conseil de Tournai décidera dans les cinq jours s'il y a lieu de maintenir la détention préventive de Paolo F. pour une durée d'un mois. La qualification retenue dans le cadre de l'inculpation est provisoire et fondée sur les premiers éléments de l'enquête qui sont encore extrêmement parcellaires. Elle peut évoluer à tous les stades de la procédure, y compris pendant l'enquête, dans l'hypothèse de la découverte de nouveaux éléments relatifs à une éventuelle intention homicide". 

Les chefs d'inculpation pourraient donc évoluer, mais pour l'heure, le substitut du Procureur du Roi de Mons a rappelé que les peines de prison prévues pour homicide involontaire et blessures involontaires sont "respectivement punies de peines de 3 mois à 5 ans d'emprisonnement et de 8 jours à 1 an d'emprisonnement. De très nombreux devoirs, à charge et à décharge, doivent encore être effectués afin de faire la lumière sur les circonstances exactes de ce drame, parmi lesquels : l'extraction et l'analyse des données techniques du véhicule, l'expertise en roulage, la vérification des conditions de visibilité ou l'analyse des dispositifs d'encadrement des festivités du carnaval".

À l'heure actuelle, le bilan n'a pas évolué. Il est de six morts et de dix blessés  graves.

 

Plus de 1.000 personnes réunies en hommage aux victimes

Plus de 1.000 personnes se sont réunies ce mardi après-midi pour rendre hommage aux six victimes du drame de dimanche matin. Un lâcher de ballons blancs a également été organisé.

La Chambre du Conseil devra se réunir à huis clos fin de cette semaine pour décider de la prolongation du mandat d'arrêt du conducteur.

Par ailleurs, les proches des victimes appellent au calme et insistent pour laisser la justice suivre son cours, en soulignant l'importance de répondre à l'appel à témoins lancé par la police.

Loïc Struys

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