"La raison des prix élevés en électricité, ce sont les surprofits d'Electrabel, qu'on arrête de dire que c'est à cause de Poutine et tutti quanti"
Le Comité ministériel restreint a trouvé un accord, durant la nuit de lundi à mardi, sur une réforme du marché du travail. Le premier volet de l’accord repose sur la flexibilisation du temps de travail. L’employé pourra, à sa demande, prester un horaire temps plein sur quatre jours et non cinq. Pour Raoul Hedebouw, on "ment sur la marchandise".
"Le combat pour la réduction du temps de travail et la semaine des quatre jours est un combat historique de la gauche. Et donc, en fait, c'est un peu cette apparence derrière. Mais ce qu'on ne dit pas, évidemment, c'est qu'on compresse ce travail et qu'on ouvre surtout la possibilité à la journée des 10 h. On a 500.000 malades longue durée en Belgique. Pourquoi? Parce que les gens sont épuisés au travail. Par la flexibilité, on détruit la vie de famille. On va rentrer dans une économie 24 heures sur 24, c'est pas ça la solution. Je pense qu'introduire la journée des dix heures est un scandale et en plus, ça s'est fait sans aucune concertation avec les organisations syndicales."
À ceux qui défendent la liberté des travailleurs de s'organiser comme ils le souhaitent, le président du PTB répond que "il n'y a pas d'égalité entre le travailleur et le patron."
"Sur cette question de la liberté, j'ai entendu tous les partis, du Parti socialiste jusqu'aux libéraux, me parler de liberté. Dans les entreprises, il n'y a pas d'égalité entre le travailleur et le patron. Il faut arrêter de faire ce petit monde de bisounours. Quand votre patron vient vous trouver et dit: Robert, tu veux pas venir travailler demain. Vous dites quoi? Vous êtes obligés de dire oui."
Les militants du PTB sont invités à manifester le 27 février à Bruxelles, pour "dire 'Basta' à ce gouvernement".
"Actuellement, on mène le combat pour la réduction de la TVA de 21 à 6%. L'augmentation des salaires est un point important pour nous et ces mots d'ordre seront mis en avant le dimanche 27 février à 13 h dans les rues de Bruxelles. Parce que, comme parti politique, nous croyons aussi à la mobilisation des gens. On ne va pas juste rester au niveau du Parlement. On croit que la mobilisation aussi peut faire avancer les choses. J'entends beaucoup de colère autour de moi. Des gens qui disent: 'je ne sais pas comment payer ma facture énergétique'. Je ne sais pas moi-même comment je vais la payer. Et donc, on lance une manifestation et j'appelle tout le monde à pouvoir venir. Je crois qu'on peut être 10.000. On va montrer que le PTB, ce n'est pas que dans les sondages et dans les urnes, c'est aussi dans la rue qu'on est fort."
Dans le reste de l'interview, Raoul Hedebouw aborde l'arrêt du nucléaire, le prix de l'énergie, la crise ukrainienne ou encore l'élection présidentielle française.