Procès à Téhéran du chef d'un "groupe terroriste" basé aux Etats-Unis
"Le procès de Jamshid Sharmahd, chef du groupe terroriste Tondar, s'est ouvert ce matin", a annoncé Mizan Online, l'agence d'informations de l'Autorité judiciaire.
M. Sharmahd est "accusé de corruption sur terre en planifiant et en dirigeant des actes terroristes, dont un attentat à la bombe contre une mosquée à Chiraz (sud) le 12 avril 2008, qui a coûté la vie à 14 personnes et en a blessé environ 300 autres", a indiqué la même source, citant l'acte d'accusation.
L'accusé risque la peine de mort.
Selon Mizan Online, la justice iranienne reproche aussi à M. Sharmahd d'avoir établi des contacts avec des "officiers du FBI et de la CIA" et d'avoir "tenté de contacter des agents du Mossad israélien".
L'Iran avait annoncé en août 2020 l'arrestation de M. Sharmahd, qui résidait alors aux Etats-Unis, lors d'une "opération complexe", sans préciser où, ni comment ni quand il a été arrêté.
La République islamique avait reproché aux Etats-Unis, pays ennemi de l'Iran, de l'avoir accueilli, les accusant "de soutenir des terroristes connus ayant revendiqué la responsabilité de plusieurs actes terroristes" sur le territoire iranien.
De son côté, les Etats-Unis avaient "exhorté l'Iran à la transparence la plus complète et à respecter toutes les normes juridiques internationales."
M. Sharmahd, né à Téhéran en 1955, vit depuis 2003 aux Etats-Unis où il s'est notamment illustré par des déclarations hostiles à l'Iran et l'islam, sur des chaînes satellitaires en persan, d'après le site du groupe Tondar ("Tonnerre", en persan).
Egalement connu sous le nom d'Association monarchiste d'Iran, ce mouvement affirme vouloir renverser la République islamique d'Iran. Il prône la violence et critique ouvertement le Coran.
En 2009, les autorités iraniennes ont trois hommes reconnus coupables de l'attentat de Chiraz, les accusant de liens avec Tondar et de recevoir leurs ordres "d'un agent iranien de la CIA" installé aux Etats-Unis pour tenter d'assassiner un haut responsable en Iran.
En 2010, deux autres membres présumés du groupe, qui avaient selon Téhéran "avoué avoir projeté d'assassiner des responsables" iraniens, avaient été pendus.