Le Camerounais Ngannou conserve son titre UFC des lourds contre le Français Gane
C'est au bout des cinq reprises, très serrées et pas toujours spectaculaires, que Ngannou s'est imposé sur décision unanime des juges (48-47, 48-47, 49-46). Il ajoute ainsi une 17e victoire à son palmarès (3 défaites) et inflige à Gane son premier revers en 11 combats.
"Je savais qu'il serait un adversaire très dur. Il a été très bon, difficile à gérer, mais j'ai fait ce que je devais faire, en restant calme et confiant", a commenté le vainqueur.
Annoncé comme une des plus gros affrontements de l'histoire de la prestigieuse ligue mondiale d'arts martiaux mixtes, ce choc entre deux combattants qui se connaissaient plutôt bien, pour être tous deux issus de la MMA Factory, l'usine à champions sise à Paris, n'a pas vraiment tenu toutes ses promesses.
Pas de K.O. ni d'enchaînements de coups à faire trembler le Honda Center, copieusement garni avec Mike Tyson en guest-star, sinon cette prise en contre de Ngannou qui a retourné Gane en l'air et l'a plaqué au sol en retombant dessus de tout son poids, au 3e round --115 kg d'une fureur alors retrouvée pour le Camerounais.
Jusqu'à l'épuisement
Car Francis Ngannou cherchait alors la solution, après deux reprises plutôt à l'avantage de son adversaire, plus mobile et précis dans la cage, avec quelques coups de pied retournés placés, dont un bien encaissé au cou par son adversaire, et des jabs pleine face.
Comprenant qu'il lui serait difficile de surprendre le Français, il a alors changé de tactique dans un registre qui n'est pas forcément le sien: la prise au sol.
En mode lutteur, Ngannou a ainsi plusieurs fois mis au sol le Français, usant de sa force pour l'épuiser, sans pour autant le toucher violemment avec ses poings, son point fort habituel.
Gane a tenté de le contrer d'une clé de bras au 4e round mais elle n'a pas tenu assez longtemps. Il y en eu une autre à la cheville de son rival dans le suivant, là encore de courte durée.
Dans cette dernière reprise, les deux combattants ont plus souvent été allongés au sol que debout. Telle une bête à deux dos, l'un s'est retrouvé sur l'autre plusieurs fois à tour de rôle, jusqu'à l'épuisement de chacun et des dernières secondes.
Au final, la puissance du "Predator" a fait la différence face à la technique de "Bon Gamin", présumé plus fort sur ce point, mais qui ne s'attendait peut-être pas à perdre de cette façon.
Gane veut "une revanche"
Dix mois après s'être emparé de la ceinture de champion du monde, aux dépens de l'Américain Stipe Miocic alors mis KO sans ménagement, Ngannou a prouvé qu'il reste le meilleur combattant actuel dans sa catégorie de poids.
La grande question à présent est de savoir quel sera son avenir dans l'UFC, car son contrat vient à terme après ce combat. Et il n'est pas certain qu'il soit prolongé, car Ngannou entretient des rapports tendus avec le patron de la ligue Dana White, estimant ne pas être suffisamment rémunéré alors qu'il contribue à sa popularité croissante à travers le monde.
Il a d'ailleurs réitéré dans l'octogone son "envie" de se tourner à 35 ans vers la boxe anglaise, sa passion première, qui offre de surcroît des cachets plus élevés. L'Anglais Tyson Fury, champion WBC des lourds, n'a d'ailleurs pas attendu pour le défier sur les réseaux sociaux.
Pour Gane, 31 ans, qui n'a débuté dans les arts martiaux mixtes qu'en 2018, la montagne était trop haute. Et ce malgré les conseils avisés de son entraîneur, Fernand Lopez, qui lança la carrière de Ngannou en 2013, avant que ce dernier ne quitte le MMA Factory pour vivre à Las Vegas où il a donné une nouvelle impulsion à sa carrière.
Mais "l'avenir m'appartient", a dit le Français qui a appelé son rival à poursuivre en UFC: "Je suis très déçu, je veux une revanche".
AFP