21.10.21
15:04

"Ce n'est pas parce qu'on prévoit une mesure, même louable, que l'on peut accepter qu'elle bafoue d'autres droits"

A peine d'application à Bruxelles et annoncé pour le 1er novembre en Wallonie, le Covid Safe Ticket est menacé de suspensionL’asbl Charta21 a introduit hier une action en référé devant le tribunal de première instance de Bruxelles contre la plateforme e-Health qui gère la production et le contrôle des QR code. L'action est menée par plusieurs avocats, dont Matthieu Aladenise. Il était l'invité de Jody Bau dans le journal de 12h00. 

 

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"Le problème n'est pas tant le Covid Safe Ticket en lui même, c'est l'application CovidScan qui est visée par cette procédure," précise Matthieu Aladenise. "L'asbl Charta21 n'est pas contre le Covid Safe Ticket dans cette procédure. Son action fait suite aux révélations qui ont eu lieu dans la presse la semaine dernière sur une éventuelle fuite de données à caractère personnel ou, pour être un peu plus clair, des données personnelles qui seraient aisément accessibles alors qu'elles ne devraient pas. Des données médicales. Et se pose la question de l'intégrité de la sécurité des données. Aucune réaction officielle n'a été menée et Charta21 avec deux autres requérants, s'est posée la question de la nécessité d'agir avec un peu plus d'urgence. Pour soumettre la question à un expert indépendant, pour voir si véritablement il y a un problème technique ou il y a une fuite avec l'utilisation du Covid Scan."

"L'idée n'est pas de contester l'outil CovidScan. Ce qui est dit, c'est que si une mesure pour vaincre le covid est mise en place, elle doit être respectueuse de tous les droits, en ce compris des droits à la vie privée. Et le domaine des caractères personnels, des données à caractère personnel et de la vie privée, est un élément central. Ce n'est pas parce qu'on prévoit une solution, quand bien même elle est louable, que l'on peut accepter au final qu'elle bafoue d'autres droits. Il y a un juste milieu. Nous sommes convaincus qu'au niveau technique, un juste milieu peut être trouvé. La seule chose, c'est qu'aujourd'hui et dans la procédure qui est menée, les deux parties ont une vision antinomique sur: y a-t-il un problème ou pas?"

"Et aujourd'hui, ce que l'on demande, c'est de déterminer si problème il y a. Et nous n'avons pas la prétention, en tant qu'avocat, de solutionner la situation sanitaire. Nous portons la voix de requérants, qui ont des intérêts et des arguments que nous estimons légitimes, qui ont pour objet de rendre plus optimaux et plus performants les outils qui sont proposés à la population et qui sont rendus obligatoires."

 

 

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