23.09.21
16:23

"Mais de quoi le PS a peur?"

De nombreuses tensions agitent la Vivaldi en cette rentrée parlementaire, notamment entre libéraux et socialistes. Encore aujourd'hui, alors qu'un accord de principe se dégageait pour la prolongation des aides corona, Paul Magnette a estimé dans la presse le “package dérisoire" et grippé les discussions. Pour Egbert Lachaert, président de l'Open VLD, il faut cesser ces "chamailleries" et que tout le monde "redevienne un peu adulte dans ses déclarations" de part et d'autre.

Mais pour le porte-parole du PTB Raoul Hedebouw, interrogé à la Chambre par Romuald La Morté, "ce n'est pas une question d'enfants et d'adultes. C'est une question de vraie pression populaire, à l'extérieur du gouvernement. Par la lutte de demain, l'action de la FGTB à Bruxelles, et par la montée du PTB dans les urnes et dans les sondages. On sent qu'il y a une vraie pression sur le gouvernement. Dans les années '90 et 2000, on aurait vite fait une sorte de compromis, en fait des compromissions, au sein même du gouvernement. Mais maintenant, il y a une vraie pression sur des questions importantes, comme la norme salariale et l'augmentation des salaires."

"Et comme sur la question, évidemment, de la réparation pour les inondations. Il y a donc une pression populaire de gauche et un PS qui a besoin de se repositionner en la matière. Et j'espère qu'ils vont tenir pour pouvoir, effectivement, avoir des vraies avancées sociales. C'est ça qui est un peu nouveau. Avant, ces partis traditionnels pouvaient se mettre d'accord les uns avec les autres, en aparté. Maintenant, le PTB est là, qui impose son agenda. La leçon politique à tirer de toute cette séquence, c'est qu'à partir de l'opposition, on peut peser et aller chercher des victoires. Il est indiscutable que s'il n'y avait pas le souffle chaud du PTB, tous ces débats n'auraient pas lieu. La loi de '96  (la loi qui fixe la marge salariale contre laquelle la FGTB appelle à manifester demain, NDLR) avait fait très peu l'objet de débat. Elle a été votée ni une ni deux par le PS et le CDH à l'époque."

 

Qui est responsable dans cette lasagne institutionnelle?

Concernant les inondations, "nous avons déposé un texte aujourd'hui qui sera pris en considération, pour mettre sur pied une commission d'enquête. C'est incroyable comme tout le monde freine des quatre fers ici pour une commission d'enquête. Parce on n'a pas envie d'aller un petit peu fouiller sur ce qui n'a pas fonctionné. C'est clair qu'il y a un lien entre l'austérité qu'on a appliquée au niveau de la protection civile, dont on a diminué de deux tiers les effectifs, et d'autre part, la capacité de ce service public de pouvoir être à la hauteur des événements du 13, 14, 15 juillet. Donc, il faut aller regarder ça: comment on a géré la crise ici en Belgique. Dans cette lasagne institutionnelle, qui est responsable? Les bourgmestres, le gouverneur de la province, le député permanent de la province, les régions. On ne sait plus qui fait quoi dans ce pays!"

"Eliane Tillieux nous dit c'est trop tôt pour pouvoir tirer toutes les leçons. On avait Mr Di Rupo  qui nous avait dit le politique n'était pas fait pour faire juge d'instruction, qu'il fallait laisser ça à la justice. Mais de quoi le PS a peur finalement? Faisons tout simplement une commission d'enquête. On verra bien ce qui va remonter. C'est pour ça que les députés sont là. Cette population demande la clarté et la transparence. Qu'est ce qu'on répond? Pas de commission d'enquête. Je ne comprends pas ça."

 

"Il faut interdire les licenciement boursiers"

Concernant l'annonce à Nivelles où plus de 500 personnes vont perdre leur emploi d'ici un an, "je rappelle quand même que ce genre de plan de restructuration, comme à Nivelles, ce sont des entreprises qui font encore des millions de bénéfices. Donc les autorités publiques devraient intervenir pour interdire les licenciements boursiers, pour interdire les licenciements pour faire encore plus de fric. Moi, je ne vois pas d'entreprises qui sont mal en point. On a la même chose dans le secteur de la distribution. On a la même chose dans le secteur du transport. On ne peut pas continuer comme ça."

"Il y a une concurrence entre régions. Le fédéralisme ne va mener qu'à la concurrence entre travailleurs et entre entités fédérées. C'est pour ça qu'on veut fédéraliser tout ça. Vous allez voir la concurrence qui va se mettre en place entre une fiscalité moindre en Wallonie ou une fiscalité moindre en Flandre, avec une concurrence dans toutes ces régions là, c'est le nivellement vers le bas. Nous, ce qu'on veut, c'est un nivellement vers le haut. Donc de ce côté là, je pense qu'effectivement, on doit sortir de cette concurrence. Mais je vais vous dire en Flandre, on restructure aussi. Les travailleurs souffrent aussi. Le mépris patronal du grand patronat envers les travailleurs existe en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre."

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