Carnets de JO#8 - John-John Dohmen: "L'Inde sera un match différent, mais encore plus compliqué"
Aujourd’hui, John-John Dohmen revient sur le match contre l’Espagne et préface la demi-finale de ce mardi.
John-John, comment analysez-vous votre victoire en quart de finale contre l’Espagne ?
On a bien commencé. Les Espagnols avaient une bonne tactique pour nous contrer. Ils n’étaient pas très dangereux. Nous avions la possession. On était bien positionnés pour ouvrir la marque. Finalement, ce sont eux qui marquent sur un but chanceux. Je n’ai pas revu les images, mais je pense que c’était bel et bien goal. C’est toujours compliqué d’être mené contre une telle équipe. Ils défendent très bas. On a dû aller chercher l’égalisation au mental. Une fois que nous avons égalisé, c’était plus facile.
C’est désormais l’une de vos forces: ne pas paniquer et être capables de renverser un match
Nous avons confiance en nos forces. Nous avons un plan bien précis avec un rôle bien précis pour chacun. Nous essayons de ne pas être dans l’émotion. C’est une force liée à l’expérience du groupe. Nous avons une équipe plus âgée. Cela nous aide dans ce genre de moments.
Demain, vous jouez face à l’Inde en demi-finale olympique. A quel match vous attendez-vous?
Le match de demain sera encore plus compliqué. L’Inde est l’une des meilleures équipes du monde. C’est toujours une équipe difficile à battre. Elle possède beaucoup de talents, avec beaucoup de vitesse. Ils sont fort sur penalty-corner. Ce n’était pas forcément le cas des Espagnols.
Ils peuvent beaucoup plus nous embêter dans le jeu, mais ils ont aussi des faiblesses. Ils vont vouloir jouer et donc ouvriront le jeu. Ce sera un match différent par rapport à celui contre l’Espagne. Un match différent, mais encore plus compliqué.
Vous connaissez par cœur cette équipe indienne
Oui. Ils sont comme nous. Ils avaient déjà la même équipe à Rio. Elle n’a pas beaucoup changé depuis 5 ou 6 ans. Il y a quelques nouveaux, mais cela n’a pas beaucoup changé. On se connait donc par cœur.
"Nous sommes plus favoris qu’il y a 5 ans"
Ressentez-vous plus de stress qu’il y a 5 ans au même stade du tournoi olympique?
Il y a de la tension. On sait que l’on est très proche. Nous sommes à un match de la médaille. Il y a toutefois moins de stress qu’avant le quart de finale. Il s’agissait d’un match où nous pouvions tout perdre. Maintenant, on voit plus ce que l’on peut gagner. Il y a moins de stress, mais il y a toujours autant de tension.
Il y a plus d’excitation qu’à Rio ?
C’est la même chose. La seule différence est que nous sommes plus favoris qu’il y a 5 ans. Nous aurons donc plus de pression. L’Inde aussi en aura. Là-bas, ils attendent une médaille depuis 40 ans. Les médias indiens et le public mettent beaucoup plus de pression que chez nous. C’est aussi un avantage.
Qui est favori ?
Il n’y a pas de favori. Les deux équipes ont très bien joué en pool. Les deux équipes ont gagné en quart en dominant. Cela va se jouer sur la forme du jour et sur le plan tactique. Nous devons donc rester très calmes.
Vous regardez aussi l’autre demi-finale ?
Honnêtement, tant qu’on passe, on s’en fiche de savoir contre qui nous jouerons après. On aura l’avantage de jouer le premier match. On ne regardera donc pas le match avant et on ne commencera pas à calculer. En quarts, il y avait déjà eu deux autres matches avant nous. C’est plus compliqué.
"L’élimination des Argentins? Ca fait plaisir"
Les Argentins sont éliminés. Ils vous avaient battus en 2016 en finale à Rio. Qu’est-ce que cette élimination vous inspire?
Ça fait plaisir. C’est une bonne équipe. J’ai revu la finale de Rio. On avait 70% de possession de balle et plus d’occasions. On se dit quand même : "On méritait plus". Cela étant, ils ont bien joué le coup il y a 5 ans. Mais on est content de les voir éliminer. Ils rejouaient de la même façon. Pour le même prix, ils allaient encore aller très loin. Mais leur style de jeu n’est pas un style de jeu de hockey. C’est plus un style de football.
Vous ne rêviez pas d’une revanche ?
Idéalement, cela aurait été beau de les battre en finale. Mais tant que l’on gagne, ce n’est pas grave.
Que faites-vous la veille d’un match aussi important?
C’est très simple. Aujourd’hui, notre planning est: meeting, manger, meeting, manger, meeting, manger. Ce sont trois meetings tactiques et trois repas. Le reste du temps, nous sommes dans notre appartement. On regarde les autres disciplines. On ne fait rien d’autre. On se repose un maximum. Le match arrive déjà demain matin. On y est presque.
Comment avez-vous vécu la médaille d’or de Nina Derwael?
C’était pendant notre match. Nous n’avons pas vu les images. Je suis super content qu’elle gagne la première médaille d’or belge. Ca fait plaisir, c'est une fille humble et discrète. Elle mérite de gagner cette médaille, rien que pour sa personnalité. Il y a eu une petite fête hier soir avec une partie de la délégation. Malheureusement, tout le monde ne peut pas y être car nous sommes encore plusieurs à être en compétition.
Pol Loncin