23.07.21
10:31

Carnets de JO#2 - John-John Dohmen se sent de "retour à la maison"

Tokyo! 5 années durant, ils en ont rêvé. Maintenant, ils sont prêts à en découdre. Depuis le Japon, le Red Lion John-John Dohmen, la judokate Charline Van Snick et l’athlète Elise Vanderelst nous confient leur quotidien lors de ces Jeux olympiques. Aujourd’hui, John-John Dohmen nous raconte son arrivée dans le village olympique, à seulement quelques heures de sa montée sur le terrain.

John-John Dohmen, vous êtes arrivé dimanche dans le village olympique après un stage d’acclimatation à Mito (ndlr: à 100km au nord de Tokyo). Pouvez- vous expliquer avec qui vous êtes en ce moment et comment est l’ambiance?

Là, je suis dans mon appartement avec trois de mes coéquipiers. Ce sont des appartements de quatre personnes. Deux chambres de deux personnes. Je partage ma chambre avec Augustin Meurmans qui est réserviste et milieu de terrain. Ce n’est pas très grand mais c’est assez bien pour rester trois semaines ici.

L’ambiance est très bonne. C’est vrai qu’on a l’habitude de partir avec l’équipe car on vit tous ensemble toute l’année. On a nos repères et on s’entend tous très bien. C’est pour cela que l’ambiance est toujours excellente.

Ce sont vos 4e Jeux après 2008, 2012 et 2016. Qu'est-ce que cela vous a fait de rentrer une nouvelle fois dans ce type de village ?

C’est un peu comme le retour à la maison. C’est toujours la même chose, la même ambiance. On est entre sportifs. C’est vraiment un climat qu’on ne retrouve pas ailleurs. Il y a tous les sports et cela donne encore plus envie de se surpasser. On se sent bien dans cet environnement particulier.

Il y a juste un protocole qui est plus strict cette année à cause du Covid. Surtout dans le réfectoire. Tout le monde doit être masqué, on doit se laver les mains avant et mettre des gants. Entre chaque table, on est séparés par des plexiglas. Ainsi, tout est fait pour limiter les risques. Ce n’est pas trop contraignant car on est habitués à vivre avec le virus depuis 1 an et demi. Même si c’est dommage pour certaines choses. Notamment le fait qu’il n’y ait pas de public durant le tournoi ou le fait de devoir manger séparément. Ce n’est pas l’idéal mais bon.

 

"La cuisine japonaise fait fureur pour l’instant"

 

A quoi ressemble une journée-type de John-John Dohmen dans le village olympique?

Ce n’est pas très original (rires). Le matin, on se lève. On doit faire le test covid avant d'aller déjeuner tous ensemble. Puis on s’équipe pour aller à l'entraînement. On s’entraîne pour l’instant entre 1h et 1h30. Il fait très chaud et humide donc c’est assez éprouvant par rapport aux conditions belges. Ensuite, on rentre pour manger. Puis on a la récup’ l’après-midi. On a un meeting le soir. Et de nouveau,  on va manger. On va souvent manger en fait (rires). Je dois avouer que c'est assez unique d’être dans le village donc on essaie d’en profiter un maximum. On a même été un jour faire des photos devant les anneaux. Sinon on se balade un peu dans le village. C’est assez agréable même s’il est impossible d’en sortir. On le savait. La règle était identique pour les Jeux précédents. Covid ou pas, on ne sort jamais du village. Finalement, ce n’est pas un problème puisque le village est grand. Ce n’est pas comme si on se sentait enfermés.

 

 

Vous nous avez parlé de nourriture. Vous avez déjà votre menu préféré dans le réfectoire?

Oui. Il y a toutes les cuisines du monde dans le réfectoire. On peut vraiment trouver de tout. Bien évidemment, il y a des préférences pour tout le monde. Je dois dire que la cuisine japonaise fait fureur pour l’instant. C’est le seul endroit où il y a de la file (rires). C’est ce qu’il y a de meilleur dans le village.

On a beaucoup parlé de ces lits en carton, vous les avez testés je suppose. Comment est-ce que vous les avez abordés pour la première fois?

C’est vrai que quand on le voit pour la première fois, on se dit que cela ne doit pas être confortable. C’est un matelas très fin posé sur un lit en carton. On dirait que cela a été monté comme un légo. Un plan est même posé sur la tête de lit pour savoir le construire. Heureusement, il était déjà monté à mon arrivée. Sinon je dois dire qu’on ne dort pas spécialement mal. Mais c’est clair que ce n’est pas comme un lit à la maison ou à l’hôtel. C’est vraiment rustique.

 

"Ces JO sont notre meilleure chance de médaille d’or"

 

Votre premier match étant samedi, est-ce que la pression commence à monter?

Oui. On a attendu tellement longtemps pour pouvoir jouer que cela fait du bien qu’elle monte (rires). On sent maintenant que cela se rapproche. Quand on arrive et qu’on s’entraîne dans le stade, on prend conscience d’être là. Et on a vraiment hâte de commencer. Les matchs vont s’enchaîner puisqu’on joue un jour sur deux. Et il va falloir être prêt car cela va passer très vite.

Tenez-vous à prendre votre revanche contre les Pays-Bas?

C’est un très gros match pour commencer. On le sait. A l’Euro, je pense qu’on a dominé le match mais on a manqué un peu de chance. Après, cela s’est joué aux shoot-outs. C’est un peu une loterie à la fin.

Toutefois, on veut gagner ce match. On veut montrer qu’on est prêt dès le départ et donner le meilleur de nous-mêmes. En plus, cela nous placerait plutôt bien pour les matchs à élimination directe. Donc on va tout faire pour le gagner.

Avant que vous ne partiez pour Tokyo, j’ai eu l’opportunité de m’entretenir avec Félix Denayer qui disait que “la pression, c’est nous qui l’avons mise sur nos épaules". Êtes-vous d’accord avec lui?

Oui, en effet. Mais c'est une pression très positive. Je pense que se mettre des objectifs élevés, c’est toujours une pression positive pour nous. Si on ne vise pas le plus haut possible, c’est sûr qu’on ne va pas y arriver. On préfère alors viser haut et tout faire pour y arriver. Et si on n’y arrive pas, on en sera proche en tout cas. L’idée de jouer pour le titre ne nous fait pas peur. En plus, je pense que ces JO sont notre meilleure chance de médaille d’or. Encore plus qu’à Rio. Donc on va tout faire pour y arriver.

Comment est-ce que vous allez agir les heures précédant le match de samedi?

Je me souviens de mon premier match aux JO. C'était vraiment le stress même si je ne suis pas quelqu’un de stressé. Il y a une sorte de pression, une excitation supplémentaire qu’on doit pouvoir gérer. Mais comme les joueurs ont maintenant l’expérience des tournois, on va pouvoir préparer notre entrée comme d'habitude. Chacun a ses rituels évidemment. Et c’est vrai qu’en équipe on en a aussi, mais on ne va rien faire de plus. Il y aura probablement plus d’adrénaline que d'habitude mais cela fait partie de la grandeur des JO.

 

 

Sachant que Félix Denayer est l’un des porte-drapeaux pour la cérémonie d’ouverture vendredi, vous allez la vivre comment?

On va surtout la vivre à la télé, dans notre canapé. La cérémonie est assez fatigante car on doit longtemps rester debout. On préfère ne prendre aucun risque à la veille du match et on ne veut pas être fatigués. Ce serait une erreur. Même si c’est un moment magique, notre objectif est le sportif avant tout

Charlotte Pijnaker et Pol Loncin 

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