21.06.21
14:24

L'autopsie confirme le suicide de Jürgen Conings, il y a entre "une et quatre semaines"

Le parquet fédéral vient de l'annoncer: l'analyse médico-légale confirme que le corps retrouvé ce dimanche est bien celui du militaire en fuite Jürgen Conings et que la mort est imputable à un suicide par arme à feu.

Les événements en lien avec Jürgen Conings, constituent avant tout un drame humain. Pour la famille et pour le disparu lui-même. Nous aurions tous préféré pouvoir le retrouver vivant, indique le parquet fédéral.


Après les premiers éléments de l’enquête technique (balistique) et médico-légale et les constatations effectuées sur place, nous pouvons préciser un certain nombre d’éléments :


Circonstances de la découverte

Ce dimanche 20 juin au matin, dans le Parc National de Haute Campine, commune de Dilsen-Stokkem, deux cyclistes (VTT) différents ont eu l’attention attirée par une forte odeur de décomposition provenant des bois.
L’un s’est enfoncé dans les bois (sur une distance d’environ 300 à 400 mètres depuis le chemin). Il a alors découvert le corps sans vie de Jürgen Conings. Cette personne a été ensuite entendue par la police car après avoir filmé la scène, elle semble avoir proposé les images à un média allemand. Un dossier pénal séparé a été ouvert pour ces faits par le procureur du Roi du Limbourg.

L’autre cycliste a immédiatement prévenu la police.


Situation du corps

Le corps se trouvait dans un secteur du bois particulièrement touffu et difficile d’accès. Il était porteur de plusieurs armes à feu chargées, de munitions, d’un couteau, d’une hache et d’une machette.


La découverte, le mercredi 9 juin, d’un sac à dos pouvant appartenir au disparu, a généré l’organisation de recherches intenses dans un rayon d’un kilomètre autour de ce sac. Le corps se trouvait 150 mètres au-delà de ce périmètre, au pied d’un arbre, sur un talus, dont la vue était cachée par les fougères. Il est vraisemblable que, sans l’odeur de décomposition, il aurait été quasi impossible de retrouver le disparu.


Circonstances du décès

L’enquête médico-légale diligentée par le juge d’instruction a permis ce jour de confirmer qu’il a mis fin à ses jours avec une arme à feu. Le pistolet utilisé a été retrouvé contre le corps. Les conclusions de l’expert en balistique vont dans le même sens.

La date du décès remonterait à un délai compris entre une et quatre semaines. Des analyses plus approfondies doivent encore la préciser.

Aujourd’hui, des recherches ont encore été menées dans les bois dans le but de retrouver tout ce que le disparu aurait pu laisser derrière lui. Toutes les armes et les très nombreuses munitions ont été retrouvées.

Pendant un mois, l’enquête a considéré avec sérieux chaque piste et chaque élément d’information. Un appel lancé directement à l’intention du disparu avait été rédigé dans l’espoir de le convaincre de cesser sa fuite.

Certains proches du disparu ont été entendus par la Justice au cours des derniers jours et semaines. La compagne de Jürgen Conings n’est en rien suspectée d’avoir contribué à ces événements.

"Il nous faut remercier, les dizaines, voire centaines de policiers, locaux et fédéraux, les militaires, les membres de la protection civile et les enquêteurs, venus de Belgique ou des pays voisins, qui ont travaillé parfois sans relâche, jours et nuits, pour retrouver Jürgen Conings dans un environnement particulièrement hostile.", déclare le parquet.

 

Recherché depuis plusieurs semaines 

Cet homme de 46 ans, soupçonné de vouloir s'en prendre à l'Etat belge et au virologue Marc Van Ranst, restait introuvable depuis la découverte mardi 18 mai en fin d'après-midi de sa voiture en bordure d'un parc national dans la province néerlandophone du Limbourg.

Il s'était retranché dans le parc national de la Haute Campine, vaste espace de 12.000 hectares de forêts et de landes, où depuis mercredi des centaines de policiers et militaires étaient déployés pour le traquer.

 

Épilogue d’une triste histoire belge 

Malgré les moyens colossaux déployés par l’armée, ce sont des promeneurs du dimanche qui ont découvert le cadavre de Jürgen Conings.

35 jours de traque et on a enfin découvert, hier, le corps de Jürgen Conings. L’armée belge, la police belge, des hélicoptères de combat, des chiens renifleurs, un soutien de l’armée hollandaise et de l’armée allemande, quasiment un million d’euros pour cette traque qui a mobilisé des ressources colossales… et finalement… Ce sont deux vététistes qui ont retrouvé Jürgen Conings lors de leur promenade du dimanche matin.

L’homme retrouvé était en possession d’armes de poing, dérobées, on s’en souvient, dans l’armurerie militaire. 

 

Dedonder s'adresse à la famille

"Mes pensées s'adressent en premier lieu à la principale victime de cette affaire ; la famille de Jürgen Conings, qui perd un père et un compagnon. La découverte du corps sans vie met fin à cinq semaines d'insécurité et de menace. Je suis extrêmement reconnaissante envers tous les services et les différents départements qui ont collaboré sur ce dossier ces dernières semaines et les remercie pour leur travail et engagement dans l'intérêt de la sécurité de notre pays et de ses citoyens.

Les dernières semaines, avec le Chef de la Défense, nous avons immédiatement pris des mesures de sécurité supplémentaires. Une première enquête interne, menée par l'Inspecteur général, a révélé un certain nombre de problèmes structurels au sein de la Défense.

L'Etat-major et moi-même continuerons de travailler pour résoudre les problèmes identifiés. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour éviter que de tels évènements ne se reproduisent à l'avenir. En outre, nous élaborons un cadre clair pour lutter contre l'idéologie extrémiste au sein de la Défense. 

D'ici la fin juin, nous attendons le rapport du Comité R, qui mène également une enquête sur l'affaire. La Défense coopère en toute transparence avec l'enquête judiciaire en cours.",

a déclaré la ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS).

Partager cet article