"Nous sommes frustrés et en colère, on ne comprend pas ces mesures"
A la suite de l'annonce de fermeture des commerces dits non essentiels, l'Union des classes moyenne se dit frustrée et en colère.
Frustration, colère, désespoir : ce sont aujourd'hui les sentiments dominants dans les métiers de contact et les commerces non alimentaires.
"Les bons élèves de la lutte contre le Covid sont victimes des cafouillages politiques",
communique l'UCM ce mercredi.
"Nous allons droit à la catastrophe économique et sociale. Pour limiter les dégâts, de nouvelles mesures d'aide et de soutien doivent être prises immédiatement"
Les magasins non alimentaires ont rouvert le 1er décembre, les coiffeurs le 13 février et les autres métiers de contact le 1er mars. Les professionnels de ces secteurs ont pris toutes les mesures nécessaires pour assurer leur sécurité, celle de leur personnel et de leurs clients. Des investissements coûteux ont été réalisés. Aucune étude ne démontre que ces activités favorisent la circulation du virus, explique l'UCM.
"Et pourtant, le Comité de concertation impose la fermeture des métiers de contact et ne permet l'accès aux magasins que sur rendez-vous, une personne à la fois (éventuellement accompagnée). Ce pas en arrière fait craindre à l'horeca et aux autres secteurs encore fermés un nouveau report de leur réouverture."
indique-t-elle.
Les métiers de contact "dépités"
Les professionnels des métiers de contact se disent également en colère et face à l'incompréhension devant ces nouvelles mesures.
"On est dépité, on nous avait dit qu'on ne jouerait pas au yoyo et là on referme après trois semaines"
déclare Aline Leukeuche, gérante d'un salon d'esthétique.
"On vit très mal la situation, c'est incohérent. On a même eu un contrôleur qui est venu nous dire que tout était en ordre, on respecte toutes les mesures",
ajoute-t-elle.
La faute aux politiques ?
Pour UCM, les autorités politiques portent une lourde responsabilité dans ce gâchis. Le testing commence à peine au sein des entreprises, dans le plus grand désordre. Le tracing est inexistant. L'application Coronalert est inutile. Le baromètre a disparu. Les mesures ciblées sont invisibles. La campagne de vaccination est poussive. En conséquence, l'adhésion de la population est en chute libre et les entorses aux règles sanitaires se multiplient.
"Et tout cela retombe sur la tête d'indépendants et de chefs de PME au bout du rouleau, financièrement et psychologiquement."
Plus d'aides demandées
L'UCM demande le double droit passerelle, bien entendu pour les métiers de contact, mais aussi pour les commerçants dont l'activité est largement entravée. Le fonctionnement sur rendez-vous doit être assimilé au "take away" dans l'horeca, qui n'empêche pas le double droit passerelle.
Les Régions wallonne et bruxelloise doivent tenir compte de ces nouvelles restrictions et majorer leurs aides pour couvrir les frais fixes. Le moratoire sur le remboursement des prêts bancaires doit être revu. La situation épidémique doit être réévaluée dans deux semaines et un calendrier ferme et définitif des réouvertures doit enfin être défini, en lien avec une campagne accélérée de vaccination des personnes à risque.
Pour rappel, voici les décisions du Comité de concertation en ce qui concerne les commerces:
- Les magasins non essentiels peuvent uniquement accueillir des clients sur rendez-vous,
- Le nombre maximum de clients pouvant se trouver simultanément sur place dépend de la taille du magasin, mais le maximum absolu est de 50 personnes.
- Deux personnes du même ménage peuvent se trouver simultanément dans le magasin.
- Les livraisons à domicile et le « click-and-collect » restent possible, à condition qu'il n'y ait aucun contact physique et que le client n'entre pas dans le magasin.
- Les magasins essentiels (entre autres les magasins d'alimentation, les pharmacies, mais aussi les magasins de produits d'hygiène, les magasins de tissus, les fleuristes et pépinières, les magasins de télécoms et les librairies) peuvent continuer à accueillir des clients sans rendez-vous. La liste complète ici.
Découvrez ici toutes les mesures du Comité de concertation.
LN24