22.03.21
17:50

Comment l’exception est devenue la règle

Cinq ans après les attentats du 22 mars, où en sont les mesures antiterroristes ? Quelle est leur efficacité ? Et à quoi servent encore les mesures d'urgence, une fois l'urgence terminée ?

En 2016, face à la menace, le gouvernement de Charles Michel annonce 30 mesures pour lutter contre le terrorisme. A l’époque, trois mesures inquiètent particulièrement les observateurs du respect du droit à la vie privée. La première est l’installation d’un réseau de caméras ANPR, des caméras intelligentes qui scannent toutes les plaques d’immatriculations. “On met en place un système national pour éviter que des terroristes traversent notre pays. Ok, il faut les trouver.” explique Franck Dumortier, chercheur au Cyber and Data Security Lab (VUB).

“On se rend compte aujourd’hui que ces mêmes technologies sont utilisées pour mettre des amendes à des infractions de stationnement, ou pour vérifier si quelqu’un a une assurance. Alors évidemment c’est très grave de ne pas avoir d’assurance au volant. Mais est-ce qu’il faut pour autant ficher l’ensemble de la population belge ?”

Également dans le viseur des observateurs, le Passenger Name Record, un registre qui enregistre les données des voyageurs. Enfin, la récolte des métadonnées téléphoniques par les opérateurs de télécommunication est également remise en question. En octobre 2020, la Cour de Justice de l’Union Européenne a d’ailleurs sanctionné cet outil.

“On a eu un signal fort, au niveau européen, qui dit à la Belgique: attention, vous allez trop loin !”

Les mesures antiterroristes sont-elles aujourd’hui utilisées à des fins qui violent les libertés individuelles des citoyens belges ? Nous faisons le point avec Georges Dallemagne, ancien membre de la commission d'enquête parlementaire Attentats Terroristes; Thomas Renard, chercheur en terrorisme et radicalisation; Alice Sinon, Coordinatrice du comité de vigilance en matière de lutte contre le terrorisme; Chloé Thomas, doctorante en Science Politique (Université Saint-Louis); et Yves Bastaerts, directeur général adjoint de Bruxelles Prévention Sécurité.

 

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