25.02.21
14:25

Le Premier ministre grec se défend d'avoir voulu "camoufler" une affaire de viols sur mineurs

Kyriakos Mitsotakis a accusé l'opposition et les médias de gauche de traîner le débat public dans la "boue" et d'avoir répandu le "poison de la démagogie". 

Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, s'est défendu jeudi devant le Parlement d'avoir voulu "camoufler" une affaire de viols sur mineurs, dans laquelle est impliqué l'ex-directeur du Théâtre national grec Dimitris Lignadis, nommé par son gouvernement. 

Le débat parlementaire se déroulait jeudi au moment où l'ancien directeur du Théâtre national, Dimitris Lignadis, devait être entendu par le procureur et répondre d'accusations de viols sur mineurs, parmi lesquels des enfants réfugiés.

Dimitris Lignadis, 56 ans, a démissionné le 6 février de ses fonctions, évoquant un "climat toxique de rumeurs, d’insinuations et de fuites".

En garde-à-vue depuis ce week-end, il nie catégoriquement les faits. 

Les partis d'opposition reprochent au gouvernement d'avoir mis du temps à lancer l'enquête, ce qui aurait pu conduire à la destruction de preuves précieuses.

Le leader du principal parti d'opposition, Alexis Tsipras, s'exprimant jeudi devant le Parlement, a estimé qu'il s'agissait d'un "scandale majeur avec une tentative de dissimulation" et a accusé le Premier ministre d'"hypocrisie" et d'autres ministres d'avoir "menti" au public. 

Depuis la mi-janvier, les dénonciations d'agressions sexuelles dans le milieu du sport et de la culture se multiplient en Grèce dans le cadre d'un #MeToo tardif, entamé par l'athlète Sofia Bekatorou, deux fois médaillée olympique de voile.

Elle avait alors déclaré avoir été victime à l'âge de 21 ans de "harcèlement et de violences sexuels" de la part d’un membre de la fédération de voile dans sa chambre d’hôtel. 

Mais l'affaire Lignadis est celle qui a provoqué le plus de remous jusqu'à présent. 

Outre le volet concernant les soupçons de viols sur mineurs entre 2010 et 2015, le parquet d'Athènes enquête également sur des violences sexuelles sur des mineurs migrants non accompagnés, qui suivaient des cours de théâtre avec Dimitris Lignadis entre 2017 et 2018.

Le gouvernement a promis qu'un nouveau "code de déontologie" afin de lutter contre les agressions sexuelles serait adopté.

 

AFP

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