Zone 30: on roule plus lentement, sans allonger les temps de parcours
Au cours du 20eme siècle, Bruxelles s'est transformée dans le but d’accélérer la vitesse de la voiture. L’espace public va être redessiné au détriment des autres usagers. Les piétons sont cantonnés sur les trottoirs, on prévoit un espace pour le stationnement des véhicules et une majorité de l’espace est utilisé pour mettre en place des larges bandes de circulations rapides au cœur de la ville, les fameuses "autoroutes urbaines”. Mais tout cela a des conséquences: sécurité, bruit, pollution. Le 1er janvier 2021, le gouvernement bruxellois instaure une nouvelle mesure, loin de faire l'unanimité: la zone 30 généralisée.
Le premier bilan communiqué par Bruxelles Mobilité ce jeudi semble encourageant: la vitesse moyenne pratiquée diminue partout dans la capitale, sans allongement des temps de parcours. Mais ces premiers constats devront être consolidés (voir détails ci-dessous). Du tout à la voiture à l'exact opposé, comment Bruxelles veut-elle se débarrasser de la voiture? Et a-t-elle les moyens de ses ambitions? Décryptage
La vitesse moyenne diminue
L'agrégation des données pat Bruxelles Mobilité permet de constater une réduction rapide et significative (en moyenne de 9%) des vitesses moyennes pratiquées, autant sur les axes à 30 km/h que sur les axes à 50 km/h. C'est donc sur l'ensemble de la région que la vitesse diminue, même où la limitation de vitesse n'a pas été abaissée.
Ces données sont issues des vitesses captées par les radars Lidar, à 12 endroits de la capitale. Bruxelles Mobilité a comparé les vitesses captées pour les derniers mois de 2020 et pendant ce mois de janvier, sur des axes où le régime de vitesse n'a pas été modifié afin de permettre cette comparaison avant/après). La vitesse moyenne mesurée sur les axes à 30 km/h maximum est de 26,6 km/h contre 29,1 km/h; et de 36,7 km/h contre 40,4 km/h sur les axes limités à 50.
Les temps de parcours n'augmentent pas
Concernant les temps de trajet, Bruxelles Mobilité ne constate pas de différence significative pendant ce mois de janvier par rapport aux quatre dernières semaines de 2020, en dehors des vacances scolaires. Les temps de trajet sont restés plus ou moins stables sur chaque itinéraire et ce quelle que soit l'heure (heure de pointe - heure creuse).
Bruxelles Mobilité a réalisé une analyse des données embarquées pour comparer les temps de parcours sur une série d'itinéraires représentatifs à différents moments de la semaine et de la journée.
"Ce premier bilan est bien entendu provisoire mais très prometteur: il met en évidence une réduction de la vitesse moyenne à Bruxelles. En parallèle, on ne constate pas d'allongement des temps de parcours au niveau des trajets des usagers ce mois de janvier. Ces constats devront bien entendu être consolidés sur les semaines/mois à venir." souligne Bruxelles Mobilité par communiqué. Elke Van den Brandt, Ministre de la Mobilité et de la Sécurité routière, y précise se réjouir de ce premier bila, car "nous rencontrons ici l'objectif principal de la Ville 30 en matière de sécurité routière: réduire significativement la vitesse pour sauver des vies."
Monitoring de la Ville 30 : quels autres indicateurs sont mesurés?
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Niveau de connaissance/d’adhésion à la Ville 30
Des sondages d’opinion réalisés par un organisme indépendant depuis octobre 2020 et qui se poursuivront jusqu’à cet été permettront à Bruxelles Mobilité de déterminer l’évolution en termes de connaissance et adhésion à la mesure auprès du grand public.
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Sécurité routière
Le nombre de victimes d'un accident de circulation, la gravité des accidents, le type d'usagers impliqués seront analysés de près. Fin avril/début mai nous disposerons des chiffres partiels pour l’accidentologie des 3 premiers mois de 2021.
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Bruit + Qualité de l’air
Bruxelles Environnement effectuera des analyses sur base de ses différentes stations de mesure.