03.02.21
20:24

"Ca fait des mois que nous sommes enfermés dans nos chambres, nous nous sentons oubliés"

"Cela fait des mois et des mois que nous sommes enfermés dans notre chambre sans rien. J’ai commencé ma première année de supérieur et c’est à peine si je sais à quoi ressemblent mon école ou les personnes en classe avec moi. "

Comme de nombreux jeunes, Océane, étudiante en relations sociales à Namur, se sent oubliée après des mois de crise. Depuis plusieurs jours, les voix qui s'élèvent pour dénoncer la détresse des étudiants se multiplient.

Si certains restent dans l'ombre, de plus en plus décident de faire entendre leur ras-le-bol. Il y a deux jours, un groupe de trois étudiants a créé une page afin de permettre à tous d'exprimer leurs ressentis, leurs envies ou leurs besoin face à la situation qui se dégrade dans l'enseignement supérieur.

"Pensez Étudiant", voilà le message que ces jeunes veulent transmettre aux autorités.

"Avec cette page, nous espérons récolter un maximum de témoignages d'étudiants, de professeurs et de parents d'élèves en détresse afin d'interpeller les autorités",

explique Mael, étudiant à Ath et initiateur de ce jeune mouvement.

"Que ce soit socialement ou psychologiquement, il est désormais essentiel de faire évoluer la situation..."

Aujourd'hui, Maël, Augustin et Louis ont rassemblé plus de 650 étudiants sur leur page Facebook. Ils incitent les étudiants à témoigner de leur situation.

"A peu près 1 an que je n’ai plus mis les pieds dans une école, j’ai terminé ma rhéto par ordinateur, je n’ai pas eu de remise de diplôme comme je l’aurais souhaité, tout a été très vite. Dans quelques années sur le monde du travail nous serons pointés du doigt « ahhhh c’est les diplômés du Covid beuuurk »",

indique Océane.

"On m’avait dit, 'tu verras ça sera les plus belles années de ta vie'. Je me sens juste terriblement seule, j’ai cours de 8h jusque 17h presque tous les jours, je n’ai même pas le temps de me changer un peu les idées et le lendemain ça recommence. 8-9h par jour devant un ordinateur voilà en quoi se résume notre vie"

ajoute-t-elle.

 

Glatigny plaide pour un retour partiel en présentiel

De son côté, la ministre de l'Enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles Valérie Glatigny (MR) estime qu'un retour encadré et partiel le plus vite possible est la meilleure mesure pour soutenir les jeunes actuellement. Selon elle, le travail est en cours dans ce sens et en collaboration avec les experts sanitaires et les acteurs du secteur.

Un pas en avant qui risque de faire du bien à de nombreux jeunes, même si la priorité reste l'aspect psychologique pour certains.

"Je pense que le plus important est l'aspect psychologique et pas forcement le présentiel ! Je n'ai pas envie d'un faux espoir si un mois après avoir repris les cours, on retourne a la maison...",

nous déclare Mael, étudiant et initiateur du projet "Pensez Étudiant".

Reste maintenant à voir si le Comité de concertation de vendredi 5 février abordera le sujet d'une éventuelle reprise en présentiel dans le supérieur.




I. Machiels

Partager cet article

En lien avec l'article