Jan Jambon affirme n'avoir commis aucune faute dans l'affaire Chovanec
Jan Jambon (N-VA) s'est exprimé ce samedi dans le cadre de l'Affaire Chovanec. Alors ministre de l'Intérieur à l'époque des faits, il s'est dit choqué par les images qu'il a découvertes en même temps que le grand public.
Si plusieurs hauts dirigeants de la police belge se sont retirés de leurs fonctions ces dernières semaines, le ministre-président flamand n'envisage pas cette option pour lui, jugeant qu'aucune faute de son cabinet n'a été commise en 2018 dans le cadre de la mort du ressortissant slovaque, Jozef Chovanec.
Jan Jambon explique néanmoins qu'il a commis "une faute de communication en réagissant trop vite".
Concernant sa possible rencontre avec l'ambassadeur slovaque en 2018, M. Jambon a déclaré qu'il "ne se souvient de rien". Cette entrevue signifierait que le cabinet de l'Intérieur était bien au courant des faits au moment où ils se sont déroulés à l'aéroport de Charleroi.
Le nationaliste flamand sera entendu ce mardi 1er septembre lors d'une audience à la Chambre.
Une affaire qui remonte à 2018
Un homme de nationalité slovaque, Jozef Chovanec, était tombé dans le coma après un arrêt cardiaque au cours d'une intervention musclée de la police de l'aéroport de Charleroi, il était mort quelques jours plus tard à l'hôpital.
L'affaire remonte à la nuit du 23 au 24 février 2018, quand ce passager sur le point d'embarquer à Charleroi pour un vol à destination de Bratislava avait été interpellé par la police et placé en cellule en raison d'un comportement agité.
Elle a refait surface le 19/8/20 car une séquence vidéo inédite a été diffusée par un média belge, à l'initiative de la veuve de la victime dénonçant la lenteur de la justice à déterminer les causes exactes du décès.
Des images choquantes refont surface
Sur ces images de vidéosurveillance, on peut voir l'homme saignant abondamment du visage après s'être tapé la tête contre un mur, au bout de plusieurs heures de privation de liberté.
Il s'ensuit une intervention pour le maîtriser puis le menotter, lors de laquelle l'un des fonctionnaires de la police fédérale (six au total interviennent) s’assoit sur l'homme plaqué à plat ventre sur un matelas.
Certains semblent s'amuser de la situation et une policière, debout légèrement en retrait, effectue brièvement un salut hitlérien, toujours selon ces images d'une caméra placée dans la cellule.
"Les images sont choquantes, le comportement des policiers est inacceptable",
a déclaré Erik Eenaerts, porte-parole du ministre de l'Intérieur Pieter De Crem.
Il a assuré que M. De Crem, à ce poste depuis décembre 2018, avait découvert ces images mercredi seulement, tout comme la direction de la police fédérale.
"On a demandé à la police fédérale de faire la clarté à 100% sur cet incident et de mener une enquête disciplinaire parallèlement à l'enquête judiciaire en cours",
a ajouté le porte-parole.
LN24