12.05.20
08:00

"Comme nous avons été dociles... nous avons renoncé à tout"

LN24 lance sa première série de podcasts natifs : "C'était mieux demain". Durant tout ce mois de mai, des regards différents et des personnalités reconnues dans leur domaine respectif nous parlent confinement, déconfinement et "monde de demain".

Après Thomas Gunzig dans le premier épisode, la juge Manuela Cadelli nous livre sa vision du confinement et du "monde d'après". Une vue forcément axée sur le droit et la justice, qui soulève une question centrale : quel arbitrage entre les libertés et la Santé publique? Et jusqu'où pouvons-nous renoncer à nos droits fondamentaux ?

 

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"Mamma mia, comme on a été dociles. Comme on s'est bien comportés. La peur joue bien... beaucoup d'auteurs ont parlé du gouvernement par la peur. On a renoncé à tout. A enterrer nos morts dignement, à voir nos petits-enfants... au risque que leurs parents, n'en pouvant plus, en viennent aux mains," tranche la juge du tribunal de première instance de Namur. 

L'arbitrage actuel entre libertés et Santé publique, "n'a jamais eu lieu précédemment (...) Et là, d'un coup d'un seul, toutes les libertés sont rangées au placard. Au profit d'un moment de Santé publique, qui est en réalité un aveu d'échec total du collectif. Et puis, sept semaines plus tard, on change... mais là, il n'y a plus d'arbitrage, comme les gens pourraient le revendiquer."

 

"Ca fait peur parce que la réaction qu'il convient d'avoir pour s'opposer aux conséquences non démocratiques de la séquence, est difficile à mettre en place. Il faut un collectif structuré, avec des idées," ajoute la magistrate. Qui insiste également sur l'importance de l'oralité dans la justice, supprimée pendant le confinement. Une suppression qui vient s'ajouter à une politique "crétine et cruelle" mise en place depuis plusieurs années. 

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