06.05.20
08:30

"Ce qui nous manque le plus, c'est l'imaginaire"

LN24 lance sa première série de podcasts natifs : "C'était mieux demain". Durant tout ce mois de mai, des regards différents et des personnalités reconnues dans leur domaine respectif nous parlent confinement, déconfinement et "monde de demain". Pour ce premier épisode, c'est l'écrivain Thomas Gunzig qui nous a raconté sa vision.

Après plus d’un mois et demi de confinement, la Belgique se dirige doucement vers l’après Covid-19. Une pause forcée et inattendue, mais aussi le bon moment pour évoquer le monde de demain, espéré ou déjà détesté, avec des personnalités de premier plan dans leur domaine et des regards différents. 

Et le meilleur format pour laisser libre court à la parole, c'est le podcast. LN24 lance donc sa première série de podcasts natifs, intitulée "C'était mieux demain", avec Thomas Gunzig comme premier invité, au regard sombre mais aiguisé et drôlement cruel. 

L'imaginaire au fond d'un bois

"La meilleure arme du survivaliste, c'est l'imaginaire," nous a confié Thomas Gunzig, un jour confiné d'avril, sur une souche au fond d'un bois. A bonne distance, même si les injonctions à stay home "deviennent très oppressantes", l'auteur-scénariste-chroniqueur bruxellois de 49 ans nous a martelé :"tant qu'on continuera à croire que l'imaginaire est quelque chose qui n'est pas très intéressant, à laisser aux rêveurs et aux enfants, on n'aura rien compris sur la façon dont on peut éventuellement sauver sa peau dans le monde."

"Eventuellement", car l'écrivain Gunzig est aussi drôle que sa vision du monde est sombre. "On nous bassinne depuis tellement longtemps que, en gros, on est détenteur d'une puissance absolue - ce qui n'est pas vrai. On croyait que toutes les maladies infectieuses étaient derrière nous. On va dans l'espace, le monde nous appartient, la Terre nous appartient. Le Vivant nous appartient. Mais en fait, pas du tout. On fait partie du Vivant mais il ne nous appartient pas. Et quand le Vivant se mute, se modifie... et qu'il y a quelque chose comme un virus Covid-19 qui apparaît, on se rend compte qu'en fait, on est très remplaçable dans cette échelle du Vivant."

Un virus plus méchant

"Et on continue à se penser indestructibles," poursuit Gunzig. "A penser que tout ça n'est qu'une malheureuse parenthèse qui ne se reproduira plus. Mais pourquoi ça ne se reproduirait plus? Les menaces sont tellement nombreuses, les risques sont tellement nombreux. On les connaît (...) mais tant qu'il n'y aura pas vraiment une catastrophe majeure... Parce que ce qui nous frappe là n'est même pas une catastrophe majeure: attendons de voir mourir nos enfants. Imaginez un Covid-19 qui fasse mourir nos enfants d'abord. Et les gens qui travaillent. Et pourquoi c'est pas comme ça? Ca pourrait être comme ça. Ca pourrait être un virus encore plus méchant. Et peut-être que le suivant sera comme ça..."

Pour écouter en intégralité le premier épisode de "C'était mieux demain" sur votre plateforme favorite, cliquez ici. Et n'hésitez pas à vous abonner pour retrouver tout au long du mois de mai les prochains épisodes. 

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