Suisse: la loi anti-homophobie approuvée à 62% par référendum
Les Suisses ont approuvé dimanche à 62% par référendum une loi interdisant la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle, selon des projections de l'institut GFS Bern.
La nouvelle loi élargit une législation déjà existante en matière de discrimination et appels à la haine raciale ou religieuse, en l'étendant à l'orientation sexuelle. Ce référendum se tenait à l'appel de partis et responsables conservateurs et populistes, qui espéraient faire barrage à cette réforme.
Cette réforme du code pénal, adoptée en 2018, se heurte à l'opposition de milieux conservateurs et populistes, qui ont lancé ce référendum dans l'espoir de lui faire barrage au nom de "la liberté d'expression, de conscience et de commerce".
Jean-Pierre Sigrist, 71 ans, ancien professeur de lycée à Genève et militant gay, leur oppose que la liberté d'expression "n'est pas la liberté de dire n'importe quoi", et que cette loi constitue "un garde-fou supplémentaire face aux actes homophobes".
Si la loi dite anti-homophobie avait existé il y a 40 ans, "peut-être que je ne me serais pas fait tabasser en sortant d'un bar genevois et qu'on ne m'aurait pas ri au nez lorsque j'ai porté plainte", a-t-il confié à l'AFP dans les jours avant le vote.
Tous les grands partis à l'exception du plus important, l'Union Démocratique du Centre (UDC, droite populiste), ont estimé que la protection contre la discrimination en raison de l'orientation sexuelle était insuffisante en Suisse.
Les partisans du texte s'appuient aussi sur le fait que la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle est déjà sanctionnée dans d'autres pays européens, et que le Conseil de l'Europe comme l'ONU ont demandé à la Suisse de renforcer son arsenal contre l'homophobie.